Chez nous, chacun mange ce dont il a envie … Quand il en a envie (oui, même les enfants). Ça peut sembler étrange pour certains, car selon un paradigme commun, les enfants ne mangeraient que des friandises si on les laissait choisir … Mais mes réflexions et surtout mon expérience personnelle avec ma famille m’a démontrée une toute autre réalité !
L’éducation sur l’alimentation
Je n’entrerai pas dans les détails, car mon but n’est pas de convaincre personne, mais en gros, je crois que ce sont les limites qui causent des problèmes ! L’enfant apprend de façon naturelle par l’expérimentation dans un environnement de confiance et d’accompagnement; en écoutant son corps, ses besoins et en »sentant » les effets de la nourriture sur son corps (et sur son esprit parfois). Chez nous, je suis donc plutôt un guide, une source d’informations (et pas du genre »ceci est mauvais et ceci est bon pour toi…), une facilitatrice.
Le test du pot de glace
Je vous donne un exemple. Mes enfants ont demandé avec insistance, de la crème glacée il y a quelques mois. Nous en avons acheté un pot; ils l’ont mangé en une journée. Ils en ont redemandé avec encore plus d’insistance; nous en avons racheté un autre pot. Ce fut presque la folie ! Ils se chamaillaient pour savoir qui en aurait le plus … Le pot n’a pas duré un avant-midi. La chose »à faire » selon le paradigme commun qui veut que les enfants ne peuvent se contrôler, qu’ils ne savent pas ce qui est bon pour eux, aurait été d’arrêter d’acheter de la crème glacée … Ou de contrôler sa consommation. Ce n’est pas ce que nous avons fait … Je crois que mes enfants sont intelligents, qu’ils sont des personnes à part entière qui ont simplement moins d’expérience de vie que nous; je leur ai fait confiance.
Nous avons donc acheté trois pots géants de crème glacée. Avant qu’ils ne finissent les pots, nous en avons acheté trois autres; il en reste encore deux complets dans notre congélateur, des mois plus tard! 🙂 Pourquoi? D’après moi, ils ont compris qu’ils pourraient avoir de la crème glacée quand il le voudrait, sans limites; on leur a fait confiance et ils se sont mis à manger de la crème glacée »parce-que j’en ai envie » plutôt que »parce-que j’en profite pendant qu’il y en a ». Ils ont écouté LEUR besoin. Et ça se passe comme ça avec à peu près tous les aliments… Seriez-vous surpris si je vous disais qu’ils demandent très peu souvent des sucreries ou des aliments considérés souvent comme étant »non sains »…? 🙂
Chaque enfant est différent
Ils sont tous différents, certains mangent en se levant, mon grand ne déjeune jamais mais se prépare un troisième repas le soir (des incroyables sandwichs avec avocats tomates et houmous ou des salades de légumineuses avec pleins de légumes frais). Ma fille aime un plat de concombres/tomates/poivrons avec de l’houmous le matin et mon fils de 6 ans lui aime bien la soupe aux légumes pour déjeuner… Ils développent leurs goûts, font des expériences et apprennent à connaître leurs propres besoins. Je suis heureuse que mes enfants puissent manger selon leurs besoins; pas selon leurs besoins établit par un guide, par des »professionnels » ou des études scientifiques… Selon leurs signes de faim, leurs goûts, leurs envies qui selon moi, sont des signes à écouter.
Notre mode de vie
J’ajoute que le fait que vivons tous ensemble à temps plein, que mon conjoint a la même opinion que moi, fait en sorte que nos enfants sont moins exposés à toute la négativité entourant la nourriture qu’on voit partout et qui, selon moi, sans accompagnement appropriés, causent probablement plus de tord que de bien…
Nous créons un environnement propice aux apprentissages côté nourriture; nous adoptons nous-même une attitude saine vis-à-vis de la nourriture, on offre beaucoup de choix, on cuisine ensemble, on cueille des fruits frais l’été directement à la ferme, on est abonné à des paniers de légumes bios locaux… Entre autre.
Je préfère que mes enfants expérimentent dans un environnement sécuritaire et apprennent à connaître leur corps, leurs besoins et à faire des bons choix pour EUX, plutôt que de les maintenir dans une alimentation pseudo saine le temps que je peux exercer mon contrôle légal sur eux et qu’ensuite à l’âge adulte, ils prennent des années à se découvrir et potentiellement développent des relations malsaines avec la nourriture. Je sais de quoi je parle; je suis moi-même boulimique et je ne souhaite pas cela pour mes enfants! 🙂
Mon conjoint a plus de difficultés que moi à lâcher prise sur ce sujet, même s’il est d’accord sur les principes (mais ça n’a pas toujours été le cas). Il cache encore des biscuits et bonbons… Mais alors, les enfants ne le croient pas quand il dit qu’il n’y en a plus, même s’il n’y en a plus pour de vrai. Hi! Hi! Je préfère de mon côté préserver ma relation de confiance avec mes enfants… Et avec le temps, mon conjoint voit les désavantages du contrôle qu’il exerce… 🙂
Et vous, avez-vous une relation saine et une attitude positive avec la nourriture ? 🙂